Cette année a été une série de déceptions et de renaissance constante. Un truc ne marche pas, une autre offre apparaît, ca foire, une autre opportunité naît, puis quelqu'un vient me mettre un coup de sabre en plein dedans, c'est quand même assez hallucinant, mais en même temps, c'est une manière de se renouveler constamment, et de ne pas s'enliser dans une routine si facilement acceptable et si confortable. J'en suis toujours au même point, mes méninges font du brainstorming à 3 am, je passe mes journées entre une clarté déroutante et une certainte inconscience vaporeuse. Est-ce normal de vouloir se renouveler tout le temps? Est-ce que tout ca démontre une quête de soi ou est-ce simplement une impossible façon de se "poser" et d'entrer dans une phase adulte? Les deux? Je me pose beaucoup de questions, je dois compenser pour ceux qui ne s'en posent pas. Dans mon petit appartement doré du 5e arrondissement, entre le Panthéon et l'Institut du Monde Arabe avec un regard sur les Arènes de Lutèce de ma cuisine, j'ose me plaindre de "ne pas savoir quelle direction prendre" quand il y a des millions d'enfants qui travaillent notamment dans la prostitution, que des femmes en ce moment se font casser la gueule par leurs maris violents, que les USA sont toujours présents en Irak et que ces soldats doivent avoir qu'une envie: retourner avec leur famille, que l'aide au Darfour vient à la vitesse d'une tortue ménopausée sous lexomil, et quoi d'autre? Comment puis-je oser OSER me plaindre?
Je vais donc écrire sur autre chose que la cuisine sur mon blog à partir de maintenant; je vais quand même parler de bouffe, et écrire certaines recettes, mais je crois que même si je suis la seule à me lire (ce n'est pas le cas en voyant mes statistiques mais bon), je veux élargir mon point de vue, élargir mes opinions et vous décrire une vie, ma vie, la vie d'une soprano à Paris, qui a le visage tourné sur le monde entier, avec toutes les richesses qui font de moi la personne que je suis devenue, la petite fille complexée qui allait à l'école privée avec toutes les petites filles riches qui avaient deux parents alors que le mien pourrissait au camp Boiron de Conakry sous l'empire de Sékou Touré, la petite fille qui a su se démarquer avec beaucoup de mal grâce à son courage et sa volonté de s'élever au-dessus des conformités quotidiennes, moi, qui ai vu sa mère expirer dans ses bras pour ensuite retrouver son père qu'elle n'avait jamais vu, retrouvé grâce au tamtam africain de l'amie Marielle, que je n'ai pas traitée avec tout le respect que je lui dois après tout ce qu'elle a fait pour moi. La vie est courte, et je crois que bien souvent, on ferme les yeux et on retient notre souffle en attendant que ça passe, mais non, il faut ouvrir les yeux, attraper le taureau par les cornes et le regarder droit dans les yeux. Et sourire.
Bon retour, Marie! c'est toujours un plaisir de te lire... :)
J'ai bien hâte de continuer à lire tes états d'âme qui me feront bien réfléchir, j'en suis certaine! :) Amitiés, Louise
Rédigé par : Louise | 18 août 2007 à 17:30